L’histoire raconte les tensions croissantes au sein d’une famille lorsque la belle-mère, Antonina Sergeevna, emménage avec son fils Andreï et sa femme Irina à Moscou. Ancienne éducatrice, Antonina a longtemps vécu seule après sa retraite et,
à la recherche de compagnie, elle décide de rejoindre son fils et sa famille, pensant qu’elle pourrait les aider dans leur quotidien. D’abord accueillie sans grande opposition, elle commence rapidement à imposer ses habitudes et à se mêler des affaires du couple, créant des frictions.
Irina, au début réticente mais encore tolérante, commence à se sentir étouffée par la présence de sa belle-mère. Antonina, avec son autorité et son désir de contrôler, se mêle de tout : des repas aux tâches ménagères,
allant jusqu’à laver les vêtements de sa belle-fille de manière incorrecte. Ces petites incartades quotidiennes se transforment en conflits de plus en plus fréquents, alimentés par des commentaires désobligeants d’Antonina et des critiques incessantes.
Le point de rupture survient lorsque Antonina propose de participer aux dépenses du ménage, ce qui est perçu par Irina comme une intrusion supplémentaire dans leur vie privée. Après un échange tendu,
Irina perd patience et reproche à sa belle-mère de se considérer comme indispensable, d’entrer dans ses affaires et de semer la discorde dans la famille. Antonina, de son côté, se sent rejetée et incomprise,
estimant qu’elle a passé sa vie à soutenir son fils et qu’elle mérite d’être respectée dans sa vieillesse. Elle finit par se convaincre que son rôle n’est plus apprécié et que ses sacrifices sont oubliés.
La situation dégénère lorsque, après une discussion orageuse, Andreï prend la décision difficile de demander à sa mère de partir. Antonina, choquée et blessée, interprète cette demande comme un rejet brutal.
Elle quitte la maison en silence, emportant avec elle un sentiment profond d’humiliation et de trahison. Andreï, dévasté par la situation, tente de rassurer sa mère, mais ses efforts ne font qu’aggraver les choses.
Leur relation devient glaciale, marquée par des appels de plus en plus rares et des échanges brefs.
Le couple, une fois la paix retrouvée à la maison, reprend un quotidien plus serein, mais Andreï ne peut s’empêcher de douter de la justesse de sa décision. Bien que la pression familiale se soit relâchée, il porte en lui un poids émotionnel lourd,
hanté par le souvenir de la colère et de la douleur de sa mère. Il réalise que, même si sa décision était nécessaire pour protéger son mariage, elle a laissé des cicatrices profondes et des non-dits qui continuent à le tourmenter.
L’histoire met en lumière la complexité des relations familiales et la manière dont des attentes, des sacrifices et des besoins non exprimés peuvent transformer l’amour en une source de conflits.
Elle soulève la question essentielle de la gestion des liens familiaux lorsque chacun lutte pour trouver sa place. Andreï, pris entre l’amour pour sa mère et sa femme, doit affronter une réalité douloureuse :
il n’est pas possible de satisfaire tout le monde sans sacrifier une partie de soi-même. À travers cette histoire, l’auteur explore la délicate frontière entre le devoir familial, les désirs individuels et le besoin de préserver l’équilibre au sein du couple.